Un nouveau ministre à l’Éducation

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».

La nouvelle de la maladie de Pierre Moreau avait pris tout le monde par surprise au moment du remaniement ministériel de la fin janvier, mais on avait fait avec. L’annonce de la présence d’une tumeur possiblement cancéreuse au ministre l’Éducation est un choc qui a forcé la main du premier ministre. L’ajustement ministériel permettra au moins de savoir à quoi s’en tenir.

Le qualificatif « sérieusement malade » a conduit Philippe Couillard à prendre la décision qui s’imposait.

Pierre Moreau a été relevé de ses importantes fonctions qui le plaçaient beaucoup trop sous les feux de la rampe. L’homme est tenace, il l’a prouvé dans le passé et ses nouvelles fonctions de ministre délégué devraient lui permettre un meilleur cadre de vie, plus propice à sa récupération. Il doit diminuer « substantiellement » son rythme de travail et dans ces conditions, il pourra mettre toutes ses énergies à guérir tout en demeurant proche de l’actualité.

Les médecins qui sont en poste au gouvernement savent ce qu’ils font…

Je souhaite un prompt rétablissement à M. Moreau qui a reçu dans la foulée de la mauvaise nouvelle le support de la population et de ses collègues.

Quatre membres du conseil des ministres ont été touchés par les répercussions consécutives au déplacement de Pierre Moreau. Il me semble que les bonnes décisions ont été prises.

Délester le ministre de sa responsabilité de la Montérégie pour la confier à Lucie Charlebois allait de soi.

Ajouter celle de l’Éducation (du Loisir et du Sport) au ministre de la Famille Sébastien Proulx pourrait passer pour un geste hasardeux puisque le nouveau venu ne s’est fait élire que récemment, mais j’y vois plutôt une belle opportunité.

Il y a tant à faire pour mieux coordonner l’action gouvernementale à l’enfance que ce pourrait être l’occasion en confiant l’Éducation et la Famille au même titulaire de se montrer créatif et innovateur en matière de dépistage précoce et de suivi éducatif en bas âge. On se souviendra que la semaine dernière, le professeur en adaptation scolaire Égide Royer a beaucoup insisté sur cette proposition comme antidote au décrochage scolaire.

Aussi, je crois qu’il ne faut pas sous-estimer le talent de Sébastien Proulx qui au moment de son passage comme leader parlementaire de l’Opposition officielle avait beaucoup impressionné. Ne vient-il pas d’obtenir une entente avec la dernière des associations représentant des membres du réseau des CPE ?

Dans les circonstances où on avait déjà indiqué que le projet de Loi visant à modifier la gouvernance des commissions scolaires ne pourrait être adopté avant l’automne, on peut accepter un nouveau délai pour permettre l’arrivée d’un nouveau ministre pour bien le piloter et le faire adopter.

Si on est moindrement chanceux, l’ex-adéquiste maintenant à la barre de l’Éducation pourrait même s’inspirer de son passé politique dans une autre formation pour pousser encore davantage le pouvoir vers les écoles dans l’exercice à venir ce printemps.

La balle est dans ce « nouveau » camp !

À l’Enseignement supérieur, Hélène David était de toutes les rumeurs du temps où on spéculait sur un possible remplacement de François Blais. Elle est la plus qualifiée des ministres actuels pour occuper cette fonction ayant déjà été vice-rectrice aux relations internationales, à la Francophonie et aux partenariats institutionnels à l’Université de Montréal (et bien d’autres fonctions universitaires, d’ailleurs).

Le milieu artistique sort probablement perdant de l’exercice. Plusieurs sources m’indiquaient que Mme David était appréciée dans son ministère et auprès des partenaires.

On va donner la chance au coureur avec la venue de Luc Fortin à la Culture, aux Communications et à la protection de la langue française, mais le jeune député de Sherbrooke aura fort à faire pour rassurer ce milieu connu pour être exigeant.

Le gouvernement débute l’année 2016 en vivant des secousses qui le mettent vraiment à l’épreuve.

Le premier ministre pourrait se servir de ce nouveau remaniement pour raffermir la cohésion dans son caucus qui en a bien besoin. Chacun voudra mettre de côté ses propres doléances pour marquer un appui bien senti à Pierre Moreau qui l’appréciera.

Ce qui arrive est bien triste d’un point de vue personnel. Un bon leader saura regrouper les forces vives des troupes et les canaliser en appuis tangibles au courage dont devra faire preuve Pierre Moreau et sa famille dans les prochaines semaines.

Ça n’empêchera pas l’opposition d’exiger des comptes, mais ça pourrait redonner une énergie nouvelle à un gouvernement qui ne cesse de décevoir ces dernières semaines.

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