Les chauffeurs de taxi aident le ministre Lessard

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».

En se montrant très rébarbatifs au projet pilote négocié par Laurent Lessard et les dirigeants d’Uber Québec, les chauffeurs de taxi n’aident pas leur cause. Surtout, ils donnent à penser que l’entente serait favorable à Uber, ce qui est loin d’être certain, à première vue…

Hier soir, ils ont boycotté le Centre Vidéotron au sortir d’une partie de hockey où plus de 15 000 personnes tentaient de se rendre à la maison. Un soir de pluie, normalement, c’est payant pour l’industrie du taxi.

Plus tôt en journée, ils ont promis du grabuge. Leur négociateur en chef était sur toutes les tribunes pour nommer tout le mal qu’il pensait du projet pilote. Savait-il des choses qu’on ne savait pas du contenu de l’entente ? Illustrait-il sans le vouloir que n’importe quelle entente qui permettrait à UberX de se légaliser dans le marché du Québec était nécessairement mauvaise pour les chauffeurs de taxi ?

Ça reste à voir.

Reste que ce matin au micro de Paul Arcand, Alexandre Taillefer (à l’origine de Téo Taxi) affirmait que « la dernière chose dont on a besoin, c’est d’affecter davantage la population ».

Celui qui n’a de cesse d’argumenter avec ses détracteurs pro-Uber a plutôt tendance à se réjouir aujourd’hui de la conclusion du projet pilote.

Qu’est-ce qu’il comprend que les autres joueurs de l’industrie du taxi ne comprennent pas ?

Il faudra lire attentivement les documents qui témoignent de toutes les clauses du projet pilote, mais force est d’admettre que ce qu’on sait de l’entente ne semble pas si favorable aux consommateurs.

Uber se légalise, soit. C’est une avancée…

L’économie à la demande continue sa progression.

Le gouvernement trouve de nouveaux collaborateurs pour percevoir ses taxes. C’est OK.

Alexandre Taillefer croit qu’il faudra un peu de temps aux chauffeurs pour comprendre qu’il fallait une entente avec Uber pour couper court à une inévitable grogne de la population, ce qui n’aurait pas été « constructif » pour l’industrie du taxi.

En promettant l’escalade des moyens de pression, les chauffeurs de taxi aident beaucoup le gouvernement.

En faisant passer le projet pilote pour une entente hostile à leurs revendications, ils créent l’impression que l’affaire est trop bonne pour Uber, ce qui n’est peut-être pas le cas.

À force de persister dans l’utilisation de stratégies d’un autre temps, l’industrie du taxi continue de démontrer qu’elle est dépassée par le changement.

Mise à jour de l’après-midi: Le texte de l’entente est maintenant en ligne…

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