Paris me touche toujours autant

Ça doit bien faire plus d’une quarantaine de fois que je passe par Paris dans le cadre de mes activités professionnelles. Cette fois, j’y rejoignais cinq personnes avec lesquelles je me suis dirigé vers la Suisse dans le cadre du projet FuturÉduc.

Avant ces trois journées du séjour en Suisse et par après, pour deux journées complètes, j’ai passé beaucoup de temps à me promener en ville et à participer à des rencontres. J’ai été très touché cette fois par une certaine transformation chez les Parisiens, suite aux attentats du 13 novembre 2015.

Paris n’aurait pas changé que ce ne serait pas normal. Les évènements ont été tragiques.

Pour lutter contre le décalage quand j’arrive à Paris, j’essais de ne pas dormir avant la nuit venue. Cette fois encore le vol de Québec me faisait arriver à Charles-de-Gaule vers 7h30, ce qui fait en sorte qu’il est 1h30 du matin pour mon corps. Je sais que la journée sera très longue et il me faut à ce moment m’éloigner de la chambre d’hôtel pour ne pas être tenté par mon lit. Je marche beaucoup et je bois beaucoup d’eau. J’évite tout ce qui ajoute à mon envie de dormir, l’alcool en particulier.

Dès les premiers instants où j’ai pu déposer mes valises, j’ai été frappé d’entendre le mot « terroriste » autour de moi, dans les cafés et sur les trottoirs des rues de Paris. Après deux ou trois fois, j’ai décidé de compter, histoire de m’occuper et surtout, de voir jusqu’où ça irait. J’ai entendu le mot « terroriste » treize fois dans la bouche d’un ou d’une Parisienne ce dimanche 9 octobre 2016.

Le mot est devenu très commun dans le tout Paris et ce, employé de manière banal ou très équivoque. Un exemple…

Une maman et un papa marchaient avec leur adolescente de fille. La dame semblait se réjouir de la nouvelle coupe de cheveux de la jeune femme, sa fille, et la complimentait d’avoir accepté de délaisser le n’importe quoi derrière lequel elle se cachait. Se tournant vers son conjoint, elle lui dit : « Il était temps, elle avait tellement l’air d’une terroriste!»

Plusieurs stigmates des attentats demeurent… on a qu’à lire cet article du Parisien où Francis Cabrel affirme que « chanter au Bataclan, c’est au-dessus de ses forces ».

Que penser de cette photo d’une famille de réfugiés rassemblés sur le boulevard Saint-Germain ? Je les ai vus à 10h le matin et recroisés à 13h30, regroupés au même endroit, les enfants en train d’essayer de s’amuser tant bien que mal, dans un contexte où il n’y a absolument rien d’amusant.

Paris me touche toujours autant.

J’ai participé à plusieurs rencontres dans la capitale française dont une regroupant deux jeunes entrepreneurs à l’origine d’un projet original, eduvoices. C’est Denis Pansu (l’homme qui a inspiré le Carrefour des Possibles pendant tant d’années) qui m’a présenté Joris et Gauthier et facilité cette rencontre où j’ai pu découvrir deux jeunes très déterminés. Avec Cécilia Pinto, ils se sont donnés comme mission de préparer les élèves au monde de demain en offrant de la formation continue et des contenus d’apprentissage aux enseignants.

À suivre…

J’ai déjà évoqué dans ce billet ma participation à une activité initiée par Apprendre au 21ème siècle (un groupe dont « l’ambition de ses fondateurs [est] de changer l’éducation en France ») et Jérôme Saltet (cofondateur de Playbac). Je ne crois pas pouvoir mieux résumer les échanges de « 100 idées d’élèves pour changer l’école » que l’a fait Judith Grumbach (réalisatrice du documentaire Une idée folle)…

Je remercie Jeff Mignon et Emmanuel Davidenkoff de m’avoir incité à participer à cette belle et riche activité.

De la séance de travail avec la FING, je ne peux que mentionner le grand plaisir que j’éprouve à chaque fois que je me retrouve à échanger des idées avec les personnes de qualité qui y oeuvrent.

Le bilan à venir du projet FuturÉduc nous permettra de faire le point sur plus d’une année de travail collaboratif et j’ai déjà très hâte de pouvoir partager le fruit de ce bel exercice de prospective.

Au-delà des rencontres en Suisse et en France, plusieurs initiatives me portent à penser que les choses bougent dans la francophonie.

Lentement, mais sûrement.

C’est un grand privilège que de pouvoir contribuer à encourager ces changements…

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