Les bons d’études

L’année 2002 a ramené ce sujet dans l’actualité parce que c’est un élément qui fait partie du programme de l’ADQ. Je suis en train de me faire « une tête » sur le sujet dans la mesure où l’année qui arrive risque de nous amener plus loin dans le débat sur la pertinence et le réalisme d’introduire ce programme dans la façon de financer les écoles au Québec.
Aux premiers regards, il est difficile de tenir une position très ferme sur ce sujet; l’information de qualité manque… Une première source, de Marcellin Joanis© du CIRANO s’intitulant « L’économie de l’éducation: méthodologies, constats et leçons« , nous procure cette opinion :
 » Les travaux de Ferreyra abordent de façon très détaillée l’impact de l’introduction de vouchers, i.e. des coupons qui peuvent être utilisés pour payer les frais de scolarité exigés par n’importe quelle école ­ publique ou privée. Ce type de système est souvent proposé comme une alternative efficace aux écoles publiques à territoires protégés. Selon l’auteure, l’introduction des coupons encourage les ménages à s’établir dans des quartiers de moins bonne qualité (où les écoles sont également de moindre qualité mais où le prix des maisons est plus faible) et à inscrire leurs enfants à l’école privée. Les « bons d’éducation » accroissent donc la capacité de choisir des ménages, notamment en leur permettant de mieux séparer leurs décisions de localisation et leurs choix scolaires. Dans ce modèle, le fait que des ménages relativement riches emménagent dans des quartiers relativement pauvres suite à l’introduction des coupons accroît la qualité des écoles publiques (l’inverse tient dans les quartiers relativement riches), dans la mesure où le financement des écoles est de nature locale. Cet effet-qualité est renforcé par la réduction du nombre d’élèves dans les écoles publiques au profit des écoles privées, ce qui accroît les dépenses par élève dans les écoles publiques. Parce qu’ils encouragent les ménages les plus riches à délaisser les écoles publiques, les « bons d’éducation » encouragent cependant la ségrégation en fonction du revenu. »
En cherchant là où l’idée est revenue dans l’actualité, je me disais que davantage d’information m’aiderait, mais rien n’y fit ! Le programme de l’ADQ, sur son site officiel, n’en fait pas mention directement. Il faut aller se promener sur le portail pour en apprendre un peu plus; en tapant « bons d’éducation » dans la case « recherche », on obtient quelques (12) hyperliens qui nous donne un peu d’information sur la position du parti. Entre autres, ce lien à propos du même genre d’expérience en Suède. Une revue de presse québécoise nous en dit davantage:
Positions de plusieurs organismes intéressés paru dans Le Devoir du 4 juillet 2002.
Article de ce même Devoir à propos d’un sondage Léger Marketing qui témoigne d’un appui substantiel de la population aux bons d’études en date du 18 octobre 2002.
Articles de fond sur le sujet dans l’Infobourg, Le Couac, La Presse, Canoë, L’info des Patriotes et sur le site de l’Institut Économique de Montréal. Le document de l’Infobourg cite une étude d’un chercheur chilien particulièrement intéressante : « Vouchers, School Choice and the Access to Higher Education ».
Quelques sites américains traitent également de la question: celui-ci, celui-là et ce dernier.
Au sortir de cette lecture, je comprend que l’idée tient davantage à un opportunisme politique (voir cette cette « réplique » de M. Sylvain Simard, ministre de l’Éducation du Québec à un « officier » de l’ADQ) qu’à un objectif relié à l’amélioration de la prestation des services pour notre population. Le principe des « bons » contribuerait à augmenter le « libre choix » d’une école. Ce faisant, les écoles seraient bien obligées de s’améliorer puisqu’elles risqueraient d’être moins choisies donc, moins subventionnées, individuellement. C’est un peu le raisonnement que tient le P.M. albertain, M. Ralph Klein dans cet article (une version française est publiée dans le Soleil et le Devoir du 31 décembre mais je ne trouve pas l’hyperlien pour Le Soleil; de toute façon, rien ne vaut l’original…).
Il n’est pas dit qu’une expérience en ce sens au Québec ne procurerait pas certains avantages mais j’aurai besoin de d’autres faits avant de conclure qu’il vaille la peine d’investir du temps dans cette formule de financement. Ayant oeuvré trois ans au sein de la Commission consultative de l’enseignement privé, je suis en mesure de bien comprendre le fonctionnement des lois encadrant le financement actuel des écoles privées agréées pour fins de subventions et le relatif équilibre existant actuellement au niveau de l’attribution des ressources gouvernementales. Serait-il avantageux d’introduire ce programme des bons d’éducation tant sur le plan éducatif que sur le plan du cadre budgétaire ? La question reste entière et je me propose de suivre le débat sur cette question par l’entremise de mon cybercarnet.
Si le sujet évolue « dans l’abondance », je réorganiserai mes catégories sinon, j’ajouterai les éléments nouveaux à même cette section. Inutile d’ajouter que je suis ouvert à toute documentation pouvant m’aider à voir clair dans ce dossier…
Je sais aussi que la FEEP prépare une position « officielle » pour bientôt. Ce sera sûrement l’occasion d’en apprendre davantage sur le sujet !
Ajouts de liens:
Recherche publiée par la FCSQ: LES BONS D’ÉTUDES ET LE SYSTÈME D’ÉDUCATION AU QUÉBEC et l’article de La Presse en rapportant les « grandes lignes ». Aussi, cet article publié dans le Soleil du 17 janvier 2003 précise que la FSCQ ne veut pas « « s’immiscer dans le débat électoral » (tel que le rapportait un éditorial de J.-Jacques Samson, (10 janvier 2003)), mais bien de veiller aux intérêts de l’éducation au Québec comme c’est son rôle ».
Position de Jocelyn Berthelot, chercheur en éducation de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) publié dans Le Devoir du 7 octobre 2002.
Article de Gilles Pelletier, « Les Cités intérieures » faisant partie d’une publication indépendante, « La Masse Critique« . Des commentaires d’un enseignant de l’École Primaire du 12/14 rue d’Alésia suivent également.
Position de Guillaume Vaillancourt, Commissaire du quartier Parc-Extension/Villeray/Petite-Patrie et Vice-président du Mouvement pour une école moderne et ouverte (MEMO).

1 Commentaire
  1. Clément 20 années Il y a

    Ouf! Quel dossier… et le premier ministre albertain qui s’en mêle maintenant (voir le Soleil et le Devoir du jour)… je ne sais trop quoi en penser non plus, mais je te remercie beaucoup du chemin balisé pour moi sur ton carnet. Ma principale crainte dans ce dossier, que ça détourne l’attention d’autres enjeux auxquels sont confrontées les écoles et pour lesquels les retombées de nos actions sont plus immédiates pour les élèves.

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