Revue de presse de fin de semaine

Le journal Le Soleil publie ce dimanche quelques textes à propos de notre voyage dans la cadre des RIMA sur la route. En éditon électronique, on retrouve ce résumé du texte principal qui débute à la « une »: « Les élèves du Maine sous observation« (ici, la version « originale » par l’Infobourg). D’ici à ce que je puisse trouver les liens numériques, je place tous les textes sous l’hyperlien ci-bas…(en date du 7 avril, en voici un !) Un des textes contient une information « pas tout à fait à jour »:
« Il (en parlant de moi à titre de directeur de l’Institut) donnera aussi à ses jeunes la possibilité de travailler sur des portables dotés d’un écran tactile, sur lequel ils écriront à la main. Il faudra cependant que leurs parents soient disposés à débourser 3900 $ au lieu des 2500 $ requis pour un ordinateur à écran normal. »
Quelques précisions s’imposent… Il est vrai que j’ai été tenté par l’aventure du PC tablette. Au moment où la discussion avec Mme Laferrière (journaliste du Soleil) s’est tenue sur ce sujet, « l’option Toshiba » était même la première parmi celles considérées. Au retour par contre, notre choix pour le programme CARRIERE s’est arrêté sur le iBOOK de Apple. Je n’ai pas reparlé avec Mme Laferrière depuis notre retour à Québec ce qui explique probablement ce passage qui peut porter à confusion. D’ailleurs, depuis que nous avons annoncé « la nouvelle » aux parents, de nombreuses confirmations de l’à-propos de notre choix nous ont été apportées comme en témoigne ce texte récemment paru. Inutile de dire que l’aspect des $$$ est entré aussi en ligne de compte puisque les parents débourseront beaucoup moins avec la solution proposé par Apple Canada…
Au comité organisateur des RIMA, nous n’attendons maintenant que les textes du Devoir puisqu’un compagnon de route journaliste de ce quotidien était du voyage. À suivre…


Le Soleil
La Une, dimanche 6 avril 2003, p. A1
Les élèves du Maine sous observation
Laferrière, Michèle
Skowhegan, Maine – Les élèves du Maine sont sous observation. Depuis que le gouverneur de cet État américain a fourni un ordinateur à tous les enfants de septième année, même le Québec a les yeux rivés sur eux. Car pour une fois, il semble que les élèves en connaissent plus que leurs enseignants.
De l’hôtel de Waterville jusqu’à la Skowhegan Middle School, il faut compter près d’une heure d’autocar, sur une route en pleine forêt, bordée de maisons modestes et isolées. Le Maine est un État pauvre, ont constaté les 50 Québécois qui s’y sont rendus, à la mi-mars, à l’initiative des RIMA (Rencontres internationales du multimédia d’apprentissage), pour observer l’expérience vécue par les enseignants et leurs élèves.
Depuis septembre, la totalité des 17 000 écoliers de septième année du Maine ont leur propre ordinateur portable. L’an prochain, ils les conserveront et les 17 000 autres qui commenceront leur septième année en recevront à leur tour chacun un. À la fin de la huitième année, ils le remettront à l’école. Pendant deux ans, ils auront passé en moyenne deux heures par jour à l’ordinateur en classe, sans compter leur temps de loisirs. Pendant deux ans, leur portable leur appartiendra, ils auront le droit de l’apporter à la maison et le devoir d’en prendre soin.
Ce programme, le Maine Learning Technology Initiative, ils le doivent au gouverneur précédent de l’État, Angus King, qui y a injecté 37,5 millions $ sur quatre ans, à la faveur d’un surplus dans ses coffres. Bien des parents ont crié au gaspillage, alors que King invoquait la nécessité d’attirer de nouvelles entreprises et de briser l’isolement de ses concitoyens.
Quelques semaines avant la fin de la première année du programme, les résultats se font déjà sentir : l’assiduité en classe est en hausse, la discipline est plus facile, les notes s’améliorent, la collaboration entre les enseignants et les élèves s’accentue, même les hyperactifs se tranquillisent.
Le directeur de la Skowhegan Middle School, John Krasnavage, estime toutefois que les vrais impacts ne pourront être mesurés avant trois à cinq ans. Mais lui rêve d’obtenir des résultats sur les notes d’ici deux ans. En tout cas, il a mis le paquet pour faire de son école neuve un bâtiment à la fine pointe de la technologie. Et que le programme de l’État continue ou non, il n’a pas l’intention d’y renoncer, dût-il « acheter des ordinateurs usagés ou faire adopter un budget spécial ».
Réseau sans fil
Il a équipé son école d’un réseau Internet sans fil. Une borne fixée au mur et une carte « réseau sans fil » glissée dans le portable, et le tour est joué : fini les fils encombrants. Les ordinateurs sont mobiles et libres sur les pupitres. Nul besoin de prise Internet dans les murs. Et pour recharger les piles de leur portable, les élèves le déposent quelques heures sur un chariot muni de multiples prises de courant.
Mario Asselin, directeur de l’Institut Saint-Joseph, une école privée de Québec, avait des yeux tout le tour de la tête. L’idée du chariot, notamment, lui plaît bien. En septembre prochain, il entend en fournir aux 60 élèves de cinquième et de sixième année de son nouveau « programme cyberpédagogique ».
Il donnera aussi à ses jeunes la possibilité de travailler sur des portables dotés d’un écran tactile, sur lequel ils écriront à la main. Il faudra cependant que leurs parents soient disposés à débourser 3900 $ au lieu des 2500 $ requis pour un ordinateur à écran normal.
Les enseignants du Maine sont conscients que l’ordinateur sonnera peut-être le glas des calligraphies harmonieuses. « Il ne faudrait pas que l’écriture à la main devienne une activité qu’on pratique en camping », a résumé à la blague Mike Shannon, qui supervise l’arrivée de l’ordinateur à l’école Auburn, dans le Maine. C’est pourquoi les enseignants permettent que les travaux soient écrits à la main.
Pour Mario Asselin, l’informatique est en train de tout changer. « Les élèves d’aujourd’hui sentent que l’information dont ils ont besoin est disponible, explique-t-il. Nous devons désormais leur montrer le chemin pour trouver cette information. » Internet est arrivé en 1995. « Avec les enfants nés cette année-là, vous n’avez encore rien vu », a lancé Mike Shannon. À ses yeux, la résolution de problèmes et la cueillette d’informations seront au coeur de l’informatique à l’école.
Dans la classe d’études sociales de Jason Bellerose, à la Skowhegan Middle School, les élèves sont captivés par la vie qui bat sur l’écran de leur portable. L’enseignant leur a demandé de trouver dans Internet des photos d’Amérique du Sud. Maria Gamage les a dénichées en un rien de temps. Elle paresse devant son écran en les faisant défiler nonchalamment. Que représentent-elles ? De quels pays proviennent-elles ? La fillette l’ignore. À ce moment, quelques-uns des observateurs québécois se sont demandé si la « quincaillerie » ne prenait pas le dessus sur la pédagogie.
Julie Wallace enseigne les sciences dans le local voisin. « Je travaille plus dans Internet qu’avec des logiciels, mentionne-t-elle. En sciences, c’est plus pratique. Sans Internet, mes élèves n’apprendraient pas autant. » Ils ont 12 ans, mais ils l’aident à régler des bogues, à trouver des sites pertinents et des trucs pour y avoir accès gratuitement.
Crainte et résistance
Plus de 2000 enseignants répartis dans 240 écoles du Maine sont touchés par l’arrivée des portables en septième et en huitième année. Leur grande crainte ? Que leurs élèves soient meilleurs qu’eux. « Après un an, tous les enseignants devraient en savoir plus que les enfants », estime Mike Shannon. Ils ont reçu deux journées de formation de la compagnie Apple, qui fournit les ordinateurs. À Skowhegan, ils passent en outre 40 minutes par jour à planifier des projets, à échanger, à parfaire leurs techniques. « Les plus de 50 ans opposent de la résistance », a constaté Julie Wallace.
Le programme de l’État se déroule dans une grande synergie. Des chercheurs de l’Université du Maine à Farmington se penchent sur différents aspects de cette nouvelle réalité : l’engagement, la discipline, l’évolution de la pédagogie, la qualité de l’intégration. Et les futurs enseignants font des stages dans des écoles maintenant bien branchées.
Internet ouvre le monde à des enfants qui, souvent, n’ont jamais quitté le Maine et qui fréquentent des écoles isolées, loin de tout. Mais les enseignants ont peur de ce que leurs élèves vont trouver dans Internet. « La préoccupation pour la sécurité n’est pas réglée », convient le directeur John Krasnavage. « Il faut leur donner accès à tout, croit en revanche Julie Wallace. À la condition que les enseignants incluent les élèves dans leurs réflexions éthiques. »
Les courriels les distrairont-ils ? Abandonneront-ils la lecture de romans ? L’ordinateur est-il dommageable pour la vue ? L’État est-il en train de s’enliser financièrement avec ce programme ? L’ordinateur sortira-t-il vraiment le Maine de son économie stagnante ? Les inégalités pourront-elles être aplanies, quand il est clair que seules les écoles les plus riches pourront se procurer des projecteurs et des microscopes électroniques, des moniteurs et des caméras numériques ?
L’expérience du Maine fait la manchette des journaux. Les Québécois sont apparus en une du quotidien local, au lendemain de leur passage. Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Bernard Lord, a visité quelques écoles de l’État. Jean-Louis Schaff, qui faisait partie de la délégation en tant que représentant de la région de Poitou-Charentes, en France, n’a pu que faire ce constat : « L’ordinateur à l’école, ça s’impose. »
Le Soleil
Actualités, dimanche 6 avril 2003, p. A12
Un ordinateur par élève ? Pas demain la veille
Laferrière, Michèle
Skowhegan, Maine – Un ordinateur par élève ? Le Québec n’en est pas rendu là. Et même s’il en avait les moyens, rien ne l’inciterait, pour le moment du moins, à tout miser sur l’ordinateur.
Denis Allaire, responsable de l’équipe des plans de réussite au ministère de l’Éducation, faisait partie de la délégation québécoise des RIMA (Rencontres internationales du multimédia d’apprentissage), qui s’est rendue dans le Maine, à la mi-mars. Il a observé attentivement les enseignants et les élèves de la Skowhegan Middle School et il a écouté les chercheurs de l’Université du Maine.  » On voit peu de pédagogie « , a-t-il commenté au SOLEIL.
Denis Allaire croit que la réforme facilitera l’implantation de l’ordinateur à l’école québécoise. Mais ce n’est pas lui qui conseillera à ses patrons de se dépêcher à acheter et à distribuer des appareils dans les écoles. Oui, il y a des travaux de recherche sur la question.  » Mais il n’y a pas encore de vrais résultats « , insiste-t-il.  » L’amélioration de l’assiduité et de la discipline que les chercheurs américains ont commencé à observer, serait-elle due à l’effet de la nouveauté ?, se demande-t-il. Et ces résultats seront-ils stables ?  »
Le MEQ a donc intérêt à se tenir au courant des progrès informatiques et pédagogiques du Maine.  » Tout n’est pas recensé sur la pédagogie au Québec « , rappelle M. Allaire.
Le Québec n’est pas encore prêt à débourser 3000 $ par élève pour leur fournir chacun un ordinateur portable. Le Québec, en fait, n’est même pas sûr que ce soit essentiel. Quand les ordinateurs ont envahi les maisons et les bureaux, ils n’ont pas remplacé les journaux et les livres. Serait-il pensable, ainsi, de continuer à combiner les ordinateurs, les livres, les cahiers et les crayons dans les classes ?  » L’enfant doit-il être propriétaire de son portable ? « , ajoute Denis Allaire.
En filigrane de l’implantation de l’ordinateur à l’école, le MEQ doit voir également à la formation des enseignants, au développement de sites Internet et de logiciels en français, et à la reconnaissance des acquis des enseignants eux-mêmes et de leurs élèves. Il y a de nombreuses expériences menées au Québec. Le MEQ les a à l’oeil !
Dans la région de Québec, l’Institut Saint-Joseph lancera son programme cyberpédagogique en septembre. Cette école privée sera imitée par l’école primaire du Versant-Notre-Dame-de-Foy, de la commission scolaire des Découvreurs, qui emboîte le pas à l’école secondaire Les Compagnons-de-Cartier, à Sainte-Foy, et à son programme PROTIC. À l’école du Versant, toutefois, les élèves n’auront pas chacun leur portable. Ils disposeront de quatre à six ordinateurs par classe. Et ils auront accès à un studio de multimédia, à un studio de radio et à une salle de presse.
La commission scolaire Eastern Township a lancé un programme d’envergure : d’ici 2006, ses 5000 élèves de la troisième année du primaire à la cinquième du secondaire auront tous leur propre ordinateur portable. Il lui en coûtera 12,5 millions $ sur six ans pour financer son programme.
L’ABC DES RIMA
Les RIMA : surveillez ce nouveau nom issu d’un acronyme. Parce qu’il marie le monde de l’éducation aux nouvelles technologies, il pourrait faire beaucoup parler de lui au cours de la prochaine année.
À cette même période l’an dernier, les Rencontres internationales du multimédia d’apprentissage (RIMA) tenaient leur première réunion au Centre des congrès de Québec. Sans tambour ni trompette, sans publicité ni couverture dans les médias, les RIMA ont tout de même attiré plus de 300 personnes provenant de 12 pays. Elles ont causé d’éducation, de formation en entreprise, d’informatique, de changements technologiques, de recherche, d’innovations, de multimédia et de jeux éducatifs.
Les RIMA sont nés en 1998, du fruit de la collaboration entre les villes de Québec et de Bordeaux. Québec a finalement hérité des rênes de l’organisation et tenu un premier congrès en 2002. Elle entend répéter l’expérience aux deux ans. Le prochain aura lieu du 15 au 17 mars 2004.
Histoire de maintenir l’intérêt de leurs membres, les RIMA ont pris la route cette année, du 9 au 12 mars, sur l’initiative de la Chambre de commerce de Québec. Direction : le Maine et le Massachusetts Institute of Technology (MIT), à Boston.
C’est ainsi qu’une cinquantaine d’enseignants, de directeurs d’école, de fonctionnaires, de journalistes, de spécialistes du multimédia, de représentants d’entreprises privées, de cégeps, d’universités et de banques ont rempli un autocar pour aller constater de visu les aléas de l’implantation de l’informatique à l’école et les progrès de l’enseignement en ligne. Pour consacrer leur caractère international, les RIMA avaient aussi convié des Français, des Ontariens et des gens du Nouveau-Brunswick. Tous, ils ont développé ou intensifié leurs contacts avec les Américains, dont plusieurs participeront au congrès de Québec, l’an prochain.

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