Maîtres TIC

Deuxième séjour à Montréal de la semaine aujourd’hui. J’ai assisté à une activité de réflexion à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal autour du projet Maîtres TIC. À l’invitation de Robert David, je me suis « trempé » dans l’atmosphère universitaire de l’intégration des technologies aux apprentissages.

Deux groupes ont d’abord présenté leur projet de formation des maîtres. Des gens convaincus de leur approche au programme « iTeach » de « Nipissing University » ont pris le relais de ceux (tous aussi dynamiques) de « Technology Education » de « Acadia University ». Voilà des expériences qui ont bénéficié de beaucoup de fonds ($) qui semblent susciter beaucoup d’adhésion en Ontario et en Nouvelle-Écosse, mais dont on ne peut vraiment s’inspirer au Québec. Implanter des programmes de « laptops » avec autant de moyens et d’autorité est irréaliste dans notre contexte. Heureusement, d’autres aspects des questions soulevées par les récits de ces démarches ont permis de porter un certain regard critique et prospectif sur le projet en cours à l’Université de Montréal. Et puis, certains éléments rejoignent ce que j’ai vécu à l’Institut; surtout ce qui concerne le grand besoin de support des enseignants.

Avant que je ne m’esquive vers St-Hyacinthe pour une belle rencontre dans une école primaire, j’ai pu constater l’ampleur des défis de cette communauté universitaire qui veut aller de l’avant avec sa première cohorte d’étudiants, mais qui se cherche une vision commune et des façons de nommer les pistes par lesquelles elle pourra faire une différence par l’utilisation des outils technologiques. J’ai reconnu des gens de bonne volonté qui ont peu d’habitude du travail collaboratif. J’ai surtout vu de profs de « haut calibre » dans leur sphère respective se poser des bonnes questions, mais offrir les limites de leurs pratiques naissantes au contact de cette révolution sur le plan pédagogique que de faire apprendre en rendant plus actifs les apprenants à l’aide des ordinateurs portables; il faut dépasser « Word » et la recherche sur Internet camarades…
Quelques profs du primaire présents ont affiché une belle sincérité en disant que tout est à construire parce que pour le moment, ils ne voient pas de différence chez les stagiaires qu’ils accueillent. Les étudiants post-gradués ont timidement risqué quelques bonnes idées et pour le reste des autres acteurs représentés, il m’est difficile de qualifier leur contribution; s’affirmer de leur position n’est pas ce qui est le plus facile compte tenu de leur statut dans le groupe. Je me souviens de cette culture du professeur agrégé « Roi et Maître » de l’espace professionnel universitaire.

Mais il faut dire que j’ai dû quitter au moment où ça commençait à brasser un peu… Je serai peut-être surpris des résultats. Au volant de mon auto dans la queue du vendredi P.M. sur Décarie, je me suis pris à penser que Robert avait pu réussir « sa mission » : rallier les gens autour d’une même cause et croire qu’ils peuvent s’engager à fond dans ce beau potentiel de programme ! En tout cas, je l’ai vu manoeuvrer de son mieux en ce sens…

À suivre.

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2 Commentaires
  1. François Guité 17 années Il y a

    D’abord les fleurs : Il est encourageant d’apprendre que la formation des maîtres songe enfin à sérieusement intégrer les TIC. Ce qu’il en aura fallu du temps ! J’applaudis également la détermination et la franchise de ceux qui s’embarquent dans cette aventure. Toutefois, je me désole à l’idée qu’il s’agit d’un seul groupe dans le lot de toutes les classes de formation des maîtres à travers la province, et qu’on fait encore office de province pauvre.
    Maintenant, le pot : J’espère sincèrement me tromper, mais je ne vois rien dans les programmes de l’Université Acadia et de l’Université Nipissing qui aille au-delà des moyens technologiques. Encore une fois, la technologie semble primer la pédagogie. Je me réjouis, au moins, de l’initiative de Robert David qui fait état d’« exploiter les technologies pour susciter la collaboration », « un travail constant sur la relation entre la théorie et la pratique » et « un cyberportfolio pour réfléchir sur ses apprentissages ». Mais bon sang que la page est affreuse ! Le ton est mercantile, et la présentation antédiluvienne ; rien qui transpire le modernisme. Si je ne connaissais pas Robert David, je serais plutôt pessimiste sur la valeur de ce programme. Comme tu dis, c’est pas reluisant sur le plan des TIC : aucune mention des wikis, du podcasting, du mobile-learning, des PDA, des cellulaires, etc. Et qui sait où nous en serons dans quatre ans quand ces étudiants seront diplômés. Comment suivre l’évolution si on commence déjà avec du recul ?

  2. Gilles G. Jobin 17 années Il y a

    Pourquoi diable un projet SPÉCIAL ? Je croyais que tous les futurs maîtres DEVAIENT sortir de l’université avec des compétences professionnelles dont une touche expressément les TIC. Si le programme « ordinaire » ne fait pas ça, c’est qu’il est mal appliqué. Je ne COMPRENDS pas que l’université soit si en retard que ça. Cela me désole.
    Faire un projet SPÉCIAL TIC me fait penser à toutes ces voies qu’on ouvre maintenant au secondaire… comme si le Programme de formation n’était pas suffisant…

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