Une rare sortie sur la place publique du ministre de l’Éducation

Qu’est ce qui va faire sortir notre ministre de l’Éducation sur la place publique?
Je me posais cette question depuis quelques mois et je n’étais le seul. Je ne dis pas qu’il était absent ou qu’il ne fait pas bien son travail (il y en a eu des meilleurs et des pires), mais il ne me semble pas l’avoir entendu souvent sur la place publique (lettre ouverte, allocution télévisée, prise de parole autre que dans un événement relié à sa fonction de représentant du MELS).
«Today is the day» et le nom de celui qui a provoqué la sortie est Luck Mervil. Dans une lettre ouverte (hyperlien à venir voir l’hyperlien en fin de billet), il reprend M. Mervil à propos des compressions en éducation; M. Fournier rétorque dans sa missive que tout ça ressemble à du «militantisme aveugle».
Bon, ce n’est pas le sujet sur lequel j’aurais aimé qu’il s’exprime avec un peu d’émotion, mais ça annonce peut-être une présence plus assidue «au front»!
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Luck Mervil et la Dictée des Amériques
Des propos consternants !
(À Luck Mervil)
Les propos que vous avez tenus en lien avec les performances des étudiants québécois lors de la Dictée des Amériques sont des plus consternants.
Vous accusez le gouvernement libéral d’avoir « coupé en éducation » dans les domaines des langues, de l’histoire et des arts. Dans une envolée suintant le militantisme aveugle, vous clamez ainsi que « quand tu veux qu’un peuple reste dépendant, il faut l’abrutir. Eux ils ont triché. Ils sont au pouvoir et ils frappent là où ça fait mal ».
Devrais-je vous rappeler qu’en éducation, secteur dont j’ai présentement la responsabilité, les compressions budgétaires ont été faites par le gouvernement de votre parti, le Parti québécois ? Ainsi, nous avons investi 1,1 milliard $ en trois ans, alors que le gouvernement péquiste s’est contenté de 600 millions $ en neuf ans, et ce, après avoir coupé 1,8 milliard $. C’est deux fois plus en trois fois moins de temps.
De plus, là où votre parti avait aboli près de 1000 postes de professionnels auprès des enfants en difficulté, nous investirons 100 millions $ afin de permettre le recrutement de près de 2000 personnes.
Nos mesures à l’égard de l’enseignement, loin de représenter des « coupures », se veulent au contraire des actions concrètes destinées à augmenter la connaissance et la maîtrise des matières qui vous préoccupent.
Ainsi, en arts, le nouveau régime pédagogique que nous venons d’adopter prévoit dorénavant l’obligation de suivre tout au long du primaire des cours dans deux disciplines artistiques, l’une en continuité, l’autre en expérimentation. Au secondaire, les arts seront dorénavant obligatoires en quatrième et cinquième secondaire, et la réussite du cours de quatrième secondaire sera nécessaire pour obtenir la sanction des études.
En français, nos élèves doivent, depuis juin 2005, réussir à la fin du primaire une épreuve obligatoire de lecture et d’écriture. Ils pourront également compter sur 150 heures d’enseignement de plus au secondaire. Nous avons d’autre part mis en oeuvre un plan d’action sur la lecture qui consacre 20 millions $ par année sur trois ans à l’achat de livres dans les bibliothèques scolaires.
L’enseignement du français, comme celui des arts d’ailleurs, pourra de plus bénéficier de l’ajout de 90 minutes de temps d’enseignement par semaine.
Quant à l’histoire, le nouveau cours que nous venons d’adopter, intitulé histoire et éducation à la citoyenneté, présentera aux élèves non seulement des notions historiques sur le développement de notre société, mais également des éléments sociaux permettant de relativiser la culture des grands groupes coexistant aujourd’hui, qu’ils soient notamment d’origine européenne ou amérindienne, en insistant sur le respect et la compréhension d’autrui.
En terminant, monsieur, j’ose croire que vos dénonciations étaient fondées plus sur l’ignorance que sur le parti pris, car ce bilan, loin de montrer des « coupures », exprime plutôt l’importance essentielle que nous accordons à l’éducation de nos enfants et au respect des engagements électoraux que nous avons pris dans ce domaine.
Jean-Marc Fournier
Ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport

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2 Commentaires
  1. Photo du profil de JanuszKorczack
    JanuszKorczack 16 années Il y a

    Si les propos de Mervil sont bien ceux rapportés dans l’article, force est d’admettre que la réaction du ministre, sur le fond, est justifiée. S’il parle au nom de son ministère. Parce qu’il est vrai qu’on a jouté du temps en langue maternelle au secondaire. Vrai aussi pour la réussite en arts en 4e secondaire. Il aurait pu ajouter que tout ça s’est fait dans la suite des travaux de ses prédécesseurs, libéral (Reid) comme péquistes(Marois,Legault, Simard). Il y a quelques années on a eu droit à des unités obligatoires supplémentaires en arts en 3e secondaire, par exemple. Les examens obligatoires en fin de primaire, c’était l’idée de François Legault. Peut-être Mervil avait-il simplement sur le coeur la décision de rendre obligatoire l’anglais au 1er cycle du primaire ou avait-il tendu l’oreille au « lobby des arts » qui voudrait bien une plus large part du 90 minutes de plus au primaire ? J’sais pas.
    Autour de ces enjeux « éducatifs », et là, je rejoins Mario, M. Fournier aurait pu sortir bien avant. C’est à lui après tout de sortir sur la place publique et défendre le renouveau pédagogique. En fait, pourquoi ce n’était pas lui à l’émission de Bazzo ? Son patron est bien allé à « Tout le monde en parle ».
    Non, finalement, ce n’est pas le ministre de l’éducation qui a fait une sortie, c’est le politique qui a pris le crachoir. Le Parti libéral, je crois, a opté pour une stratégie de communication volontairement très agressive en vue des prochaines élections.C’en est juste une autre manifestation. Et après Mervil, ce sera le tour de qui ? Peut-être Clémence qui a pris le partie de combattre le projet d’Orford… En tout cas, il me semble que c’est la première fois qu’un artiste engagé se fait ramasser comme ça !!!

  2. Photo du profil de LucPapineau
    LucPapineau 16 années Il y a

    Cette sortie de M. Fournier est politique, point à la ligne. Quand avez-vous vu ce ministre parler de pédagogie et donner l’impression de bien maîtriser son sujet? Déjà qu’il maîtrise parfois le français avec difficulté!
    Sa sortie sur les bulletins au secondaire est un exemple de sa pensée d’un clarté obscure et il a même fallu que ses attachés de presse corrigent le tir après coup. De plus, dans les cas difficiles, je remarque qu’on refile souvent le sous-ministre aux journalistes.
    Voilà!

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