Pour bien évaluer la réforme au secondaire

Depuis le huit avril, le site du MELS met à la disposition des gens intéressés par le sujet de l’évaluation de programme un document d’orientation, «L’évaluation de la mise en oeuvre du renouveau pédagogique à l’enseignement secondaire». L’intention de cette démarche est décrite dès le début de ce document-cadre :

«Il doit permettre au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport et à ses partenaires du réseau de l’éducation de porter un jugement éclairé sur la mise en œuvre du renouveau pédagogique ainsi que sur l’application du Programme de formation de l’école québécoise aux deux cycles du secondaire et ses effets sur les élèves.»

À la page 36 du document, on en apprend un peu plus sur la stratégie d’évaluation qui sera utilisée par les évaluateurs:

«Le suivi d’échantillons d’élèves, de leurs parents, de leurs enseignants ou de leurs enseignantes, des conseillers et des conseillères pédagogiques et des directions d’école sur une période potentielle de six années permettra de mieux circonscrire les effets de la mise en œuvre du RP sur les élèves et de les mettre en relation avec les différents éléments contextuels. Pour ce faire, trois cohortes d’élèves seront créées. La première cohorte (Témoin) est constituée d’élèves qui ont débuté leurs études secondaires en septembre 2004 (année scolaire 2004-2005) et qui n’ont pas été exposés au RP au secondaire. En fait, ces élèves y ont été partiellement exposés au primaire, soit en quatrième et en sixième années. Dans le contexte de la présente étude, cette exposition sera considérée comme négligeable puisque ces années ont constitué des périodes d’essai pour plusieurs écoles. La deuxième cohorte (Cexp1) est constituée d’élèves qui ont commencé leurs études secondaires en septembre 2006 (année scolaire 2006-2007). Ceux-ci ont été exposés en totalité au RP (primaire et secondaire) lors de la deuxième année d’application obligatoire du PDF au secondaire. La troisième cohorte (Cexp2) comprend les élèves qui entameront leurs études secondaires en septembre 2007 (année scolaire 2007-2008) et donc qui sont exposés au RP au secondaire au moment de sa troisième année d’implantation.»

Voilà le genre de démarche qui aurait pu être très utile au début du primaire, au moment où l’implantation de la réforme à connu ses premiers pas au début des années 2000. Il n’est jamais trop tard pour bien faire…

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5 Commentaires
  1. Photo du profil de BertrandLesmerises
    BertrandLesmerises 14 années Il y a

    Bonjour M. Asselin,
    Oui, en fin le ministère accepte de faire un bilan et c’est très bien. Mais pourquoi, maintenant ? Je dis que selon moi, il est trop tard. Les jeunes qui ont pataugé dans cette galère eux, que leurs restent-ils ?
    Une formation parfois boiteuse, avec beaucoup de haut et de bas. Les jeunes ont dû se battre à travers tout çà.
    Je doute, connaissant le gouvernement, qu’il s’excuse auprès de ses jeunes de les avoir utilisés comme cobayes ?
    La réforme, oui on a en besoin. Mais on pourras-tu mieux la planifier à l’avenir ? On vas-tu apprendre de nos erreurs et arrêter de se servir de nos jeunes comme cobaye ?
    En acceptant d’office ce démarche du ministère, on endosse leur manque de transparence et de crédibilité. C’est pas grave même si on fait erreur, on fera une enquête après. Voilà, ce que l’on accepte en prenant part à cette démarche.
    Merci et bonne journée!

  2. Photo du profil de LucPapineau
    LucPapineau 14 années Il y a

    M. Asselin,
    Ne soyez pas froissé par mon propos mais, parfois, il vaut mieux penser avant qu’après. Trop tard, c’est déjà trop peu.
    De plus, méthodologiquement, le groupe témoin n’en est pas véritablement un.
    Si vous portez attention au document, vous verrez que certains éléments mesurés sont assez subjectifs.

  3. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 14 années Il y a

    Je ne vois pas pourquoi je serais froissé Luc… Je crois moi aussi (comme je l’ai écrit d’ailleurs) qu’il aurait mieux valu de se donner ce genre de cadre d’évaluation dès le départ, au primaire. Le groupe témoin «pur», méthodologiquement, n’est plus possible en effet, c’est dommage! Pour le reste, je crois que le groupe de travail a fait le meilleur travail possible, dans les circonstances.
    @ M. Lesmerises,
    Je fais parti des gens qui ont été très critiques au départ en tant que directeur d’une école ciblée pour l’appropriation de la réforme et je suis moi aussi déçu d’un certain nombre de dérives, mais je crois à l’approche par compétence et au nouveau programme de formation. Néanmoins, cette «théorie-cliché» des «enfants cobayes», je n’y adhère pas. Les profs dans les classes ont la responsabilité professionnelle d’agir au meilleur de leur conscience avec les jeunes en tenant compte de la prescription du nouveau programme de formation. Depuis huit ans, nous tous sommes inscrits dans une démarche d’appropriation et nous le serons encore pour plusieurs années, au secondaire en particulier. Il n’y a rien qui oblige un enseignant à jouer à l’apprenti-sorcier dans sa classe. S’il ne se sent pas «en contrôle», il a le devoir de se réfugier dans des stratégies éprouvées, qu’il connaît et qu’il maîtrise. Ce même prof a aussi le devoir de ne pas se tasser quand l’information arrive et il doit voir à sa formation continue. Je reconnais que le MELS, les C.P. et les directions d’école «picossent» pour que l’esprit du nouveau programme entre en classe, mais je crois profondément au sens professionnel des profs. Le gouvernement joue son rôle et il n’a pas à s’excuser de vouloir qu’à l’école, on applique ses politiques. S’il fait preuve de manque de jugement ou d’organisation (et ce fut le cas), c’est notre devoir de citoyen de le dénoncer de façon constructive et de voter contre, ultimement, s’il ne s’ajuste pas à notre goût!
    Si des enfants sont utilisés comme cobayes dans des classes, il faut d’abord regarder du côté du/des prof(s) qui enseigne(nt) à ces jeunes, ensuite, du bord de la direction de l’école. Point à la ligne.

  4. Photo du profil de LucPapineau
    LucPapineau 14 années Il y a

    M. Mario, on ne picosse pas pour que l’esprit de la réforme entre en classe: on retire des moyens d’enseignement, on juge les pratiques actuelles et on impose.
    Actuellement, dans son implantation, le renouveau ne fait preuve d’aucun esprit de coopération, de partage des connaissances, de reconnaissance des bagages antérieurs. Belle absurdité!

  5. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 14 années Il y a

    On ne vit pas la même réforme Luc, c’est le seul constat qui s’impose.
    Je n’ai aucune prise sur votre ressenti et j’ai renoncé depuis un bon bout de temps à convaincre qui que ce soit de quoi que ce soit, malgré que plusieurs de mes propos y prêtent flanc. Influencer, par contre, fait encore partie de la «mission» que je me suis donné…
    Je suis souvent stupéfait de la distance entre nos expériences…

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