La Mama

«On ne se remet jamais tout à fait de l’amour d’une mère si on a eu la chance d’avoir une mère qui nous comblait d’amour»

Extrait troublant entendu au début du film «Comment ma mère accoucha de moi durant sa ménopause». Extrait d’une beauté infinie, également. Surtout pour un homme comme moi qui a beaucoup été aimé par sa mère. Mais moi, je m’en suis remis…

J’ai eu le genre de mère qui ressemble à celles de bien des enfants du Québec. Du genre discrète en dehors de la maisonnée, mais Germaine dans la maison. Oui oui, celles qui «gèrent» et qui «mènent». Drôle de hasard, c’était aussi le nom de ma belle-mère, décédée depuis quelques années. Ces «Germaines» ont beaucoup influencé le développement du Québec moderne. Mères de famille, comptables, psychologues, confidentes et souvent, seules soutiens de famille; elles en menaient large. Pendant que les hommes étaient à la taverne, dans leur journal, absorbés devant le téléviseur, penchées en dessous du capot de leur voiture ou en train de bricoler dans le sous-sol, elles élevaient les enfants, géraient le budget familial, nourrissaient la marmaille et blanchissait tout le monde. Je ne parle pas des super femmes d’aujourd’hui… c’était des femmes d’un autre temps.

Pourquoi aujourd’hui? Qu’est-ce que ce besoin d’écrire ce soir sur ces pionnières qui sont d’une espèce en voie de disparition, dont on ne s’ennuient pas nécessairement, mais à qui on n’a pas vraiment rendu justice pour toute l’importance qu’elles ont eu dans nos vies?

Je ne sais pas.

La nostalgie peut-être. La culpabilité, sait-on… Celle de pouvoir profiter aujourd’hui d’une vie palpitante en grande partie à cause des sacrifices d’une mère qui elle, ne l’a jamais eu facile.

Ma mère – la mienne – vie encore et je sais bien que je ne lui ai pas assez dit merci.

Vrai qu’elle vit mieux. Même assez bien je dirais. Elle continue de rendre service dans l’abnégation, mais je la soupçonne parfois de penser un peu à elle. Plusieurs de ces femmes d’hier, d’ailleurs, n’ont pas eu «cette chance» de pouvoir bénéficier de quelques années de répit après avoir rendu tout le monde autour d’elles meilleurs que ce qu’ils auraient pu espérer étant jeunes. J’aime à penser que ma mère a trouvé du bonheur. Je préfère ne pas lui demander, de peur qu’elle s’en sente coupable. Elle en est bien capable…

Curieux quand même que je m’en sois remis.

Elle a même réussi ce coup-là!

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