Les étudiants s’invitent à #tlmep

Ce soir, une manifestation étudiante contre la hausse des frais de scolarité avait lieu sur Internet. Le mot d’ordre était « Pendant Tout le monde en parle, tweetez contre la hausse! ». À l’origine de l’initiative originale et inusitée, La FAÉCUM, si j’ai bien compris.

Au départ, je dois mentionner que je suis plutôt «pour» l’augmentation des frais de scolarité. Je suis de ceux qui croient que c’est l’accès aux études universitaires qu’il faut protéger. Je ne trouve pas la situation particulièrement équitable quand je constate que des personnes comme moi qui pourraient payer davantage pour les études de mes enfants bénéficient de frais parmi les plus bas au Canada et de loin… J’aimerais bien ne pas devoir toucher à ce grand privilège, mais je crois qu’il devient urgent de trouver d’autres solutions que le gel de ces frais pour garantir l’amélioration de la qualité de l’enseignement à ce niveau qui me paraît en danger dans le contexte actuel. Ayant bénéficié du temps où j’étais aux études des prêts et bourses sans quoi je n’aurais pu obtenir mon baccalauréat, je suis sensible aux arguments des étudiants et j’avais hâte de voir comment se déroulerait sur Twitter cette « manifestation »! D’ailleurs, dans ma tête, il est clair que toute hausse des frais de scolarité doit s’accompagner de mesures pour protéger l’accès par les prêts et bourses, entre autres.

Au terme de la soirée, je dirais que les étudiants peuvent être fiers d’eux.
Ils ont dérangé la quiétude de ceux qui s’adonnent au twivage pendant #tlmep certes, mais il me semble que le tout s’est fait de manière constructive. De mon côté, j’ai échangé avec plusieurs étudiants et je retiens deux arguments auxquels il me faudra repenser:

  • Les étudiants dénoncent les pratiques de mauvaise gestion dans les universités québécoises et ont peine à croire qu’une hausse des revenus seraient totalement investie pour la qualité de l’enseignement.
  • Il semble bien qu’il y ait eu gel des frais de scolarité entre 1968 et 1989, mais depuis, il semble que de nombreuses hausses sont survenues. Il me faudra vérifier les chiffres exacts, car même après 1989, je croyais qu’il y avait aussi eu d’autres années de gels.

Pour le reste, j’ai bien aimé cette publicité réalisée à moindre coût par les étudiants de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM) qui « imite les publicités de l’UdeM diffusées lors de l’émission Tout le monde en parle au coût de 100 000$ ». Le message passe !

Pendant l’initiative, du début à la fin de #tlmep, j’ai choisi au hasard des comptes Twitter d’étudiants qui avaient publié un message contre la hausse et je leur ai posé une question : « Quel est votre argument le plus fort contre la hausse des frais de scolarité ? » Sur dix microblogueurs, seulement deux m’ont offert une réponse. Vingt pour cent d’engagement dans la conversation, on ne peut pas parler d’un taux très élevé. Probablement que plusieurs étudiants ont ouvert leur ordinateur, ont posté quelques messages bien sentis et sont passés à autre chose. J’admets que mon sondage est tout ce qu’il y a de non-scientifique, mais bon…

Reste que j’ai trouvé le « moyen de pression » intelligent et constructif.

Le débat est loin d’être terminé et c’est à coup d’arguments qu’il se fera… je l’espère!

Mise à jour du lendemain : Autre conversation sur le même sujet chez Dominic Arpin, « La FAECUM s’invite à TLMEP sur Twitter : brillant ou déplacé ? »

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5 Commentaires
  1. Photo du profil de PatriceLetourneau
    PatriceLetourneau 11 années Il y a

    Salut Mario,
    Sur cette question, j’ai une position ambigüe. Quoique par «déformation affective» (plus que par «déformation professionnelle»), j’ai tendance à ouvrir très grand mes oreilles du côté des étudiants et des mutations en cours.
    Dans l’optique d’apporter de l’eau au moulin, je me permets de rappeler que l’IRIS (l’Institue de Recherche et d’Informations Socio-économiques) a publié quelques considérations sur la question de la hausse des frais de scolarité, là :
    http://www.iris-recherche.qc.ca/wp-content/uploads/2011/05/Brochure-Frais-de-scolarité.pdf
    À mon sens, un des éléments majeurs à mijoter dans ce document se trouve aux pages 9-10.
    Ce point me semble crucial.
    Prendre soin du devenir de nos étudiants : oui!
    Faire couler le fric dans la «gestionite» : pas sûr!
    Amicalement,
    Patrice
    P.-S. : évidemment, la question est complexe, mais puisqu’il est ici question des arguments échangés sur Twitter… 😉

  2. Photo du profil de PatrickGiroux
    PatrickGiroux 11 années Il y a

    Bonjour Mario,
    Tu trouveras des informations sérieuses à propos des frais de scolarité universitaires ici: http://www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/110916/dq110916b-fra.htm
    Je crois que tu as raison et qu’il y a eu un autre gel des frais de scolarité après 1989… Il me semble que le PQ a gelé les frais pendant plusieurs autres années. Dans tous les cas, les chiffres de statistique Canada sont très éloquents!
    La solution n’est cependant pas noir ou blanche… les étudiants ont probablement raison de s’inquiéter de l’utilisation et de la gestion de ces argents dans les universités.

  3. Photo du profil de LucPapineau
    LucPapineau 11 années Il y a

    On ne remet pas en question la gestion du fric par les universités: elles veulent juste plus de fric et on le leur donne. Comme le gouvernement a pris un virage plus à droite, on décide de chercher le fric ailleurs.
    Il est étonnant que le principe utilisateur-payeur soit autant à géométrie variable. Mais il est si facile de faire payer les petits.

  4. Photo du profil de PascalMarchi
    PascalMarchi 11 années Il y a

    @Patrick Giroux
    Ce que ces statistiques ne montrent pas, c’est l’augmentation des autres frais que les étudiants doivent assumer (frais afférents, frais technologiques, frais d’inscription, etc.) et que les universités ont utilisé massivement afin de contourner la politique gouvernementale de gel des droits de scolarité de 1994 à 2007. Ainsi, si on a eu droit à un « gel » en théorie, la facture réelle n’a pas cessé d’augmenter.
    D’autre part, concernant le sujet principal, soit l’action de la FAÉCUM, je la trouve intelligente précisément parce que c’est l’une des premières fois que cette stratégie est utilisée. C’est sûr qu’à la 50e ou à la 100e « occupation » Twitter, la stratégie sera probablement moins efficace. Mais il faut se rappeler que le propre d’une action d’éclat est de déranger un peu les gens à qui elle s’adresse…
    Au plaisir,
    Pascal Marchi

  5. […] Cet automne, il m’est arrivé de défendre une des initiatives de La FAÉCUM sur Internet. Une grève étudiante cet hiver ? Ben de la misère avec ça… […]

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